lundi 26 mars 2018
Mes relations sexuelles entre les specialises de sante et leur patient.e.s sont bien trop frequentes. Elles sont proscrites dans la version originale du Serment d’Hippocrate et par le Code d’Ethique des psychanalystes. Pourtant, le Code de Deontologie des medecins francais reste muet a leur sujet, malgre la persistance de confortables inacceptables.
Une femme, appelons-la Sophie, m’y raconte sa plainte devant l’Ordre des Medecins contre un psychiatre qui a profite d’une periode de grande vulnerabilite Afin de la seduire.
Pourquoi m’a-t-elle adresse votre lettre ? Parce que je gere depuis quinze ans un forum dedie a toutes les relations entre soignants et soignes, ainsi, que les temoignages de femmes ayant subi une emprise sexuelle en part d’un soignant y paraissent nombreux. Un des plus poignants est lisible ici.
Nous sommes en mars 2018. Elle a enfin eu gain de cause en appel devant le Conseil National de l’Ordre de Medecins (CNOM) qui possi?de condamne le medecin a 6 mois d’interdiction d’exercice (il avait recu un simple avertissement en premiere instance). Cette femme [1] se lance dans un combat courageux et pertinent, qu’elle a decide de poser sur l’espace publique : elle deplore que le Code de Deontologie Medicale ne comporte aucun article interdisant les rapports sexuels entre nos medecins et leurs patient.e.s. Elle a ete rejointe par deux autres victimes : Cassandre et Ariane. J’ai decide en soutenir.
L’acte sexuel pratique via un medecin qui sort de sa reserve ainsi que sa neutralite affective est souvent assimile a 1 inceste (situation bien expliquee dans cet article de Psychologies).
J’ai dans ma clientele plusieurs femmes ayant eu des rapports sexuels avec des medecins qui les suivaient, essentiellement des psychiatres. Outre des jeunes filles seduites via des predateurs sexuels dans une periode de vulnerabilite, j’ai aussi croise des femmes que l’on qualifiait avec le passe (avant le DSM) d’hysteriques, ainsi, dont j’ai pu constater le comportement seducteur, souvent non verbal. Tout medecin doit savoir qu’il lui faudrait absolument resister a une telle seduction, avec fermete et bienveillance. Ces dames nous testent pour verifier notre solidite, qui leur est vitale. Leur succomber est devastateur pour leur equilibre psychique.
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L’Ordre des medecins francais a bien ainsi publie un ratio en 2000 intitule Pratique medicale et sexualite, qui debute avec ces deux phrases : “La pratique medicale expose a des contacts intimes susceptibles de degenerer en relation sexuelle. Or, celle-ci correspond a 1 interdit absolu, si simple sans doute qu’il n’est jamais precisement identifie dans le Code de deontologie medicale.”
Cet interdit ne devra nullement etre si evident que cela, a en croire un sondage recent [2] :
Pour 4% des medecins francais ayant repondu au sondage, Il semble acceptable d’avoir des relations sexuelles avec votre patient en cours de suivi !
Notre rapport du Pr Hoerni concernant le Conseil de Ordre Plusieurs medecins parle exclusivement une nudite et du comportement du medecin pendant l’examen clinique ou l’interrogatoire. Il n’evoque a aucun moment l’emprise psychologique du medecin dans une patiente vulnerable et les derives sexuelles qui peuvent en decouler dans son cabinet ou en dehors de celui-ci.
Cela en est une sexualite des medecins avec leurs patientes comme d’une corruption des hommes politiques : croire que l’evidence de l’interdit dispense de l’ecrire est une erreur. Cela parait indispensable d’introduire dans le Code de Deontologie Medicale un texte specifique relatif a J’ai sexualite soignant/soigne. Cet article pourrait s’inspirer du Code d’Ethique des psychanalystes, deja cite.
Si vous avez votre doute, lisez le chapitre magistral ecrit par Sigmund Freud lui-meme en 1915 aussi facile a lire que convaincant.
Notre celebre collection Mes Sopranos illustre le comportement que doit adopter votre medecin Quand son ou sa patiente vit 1 transfert amoureux :
On objectera qu’il existe d’authentiques histoires d’amour nees dans un cabinet medical et qu’elles ont parfois connu une issue heureuse et durable. L’Ordre et le legislateur pourraient preciser un cadre strict concernant cette situation exceptionnelle qui ne devrait concerner que des patientes libres de tout lien conjugal. Ce cadre pourrait notamment imposer votre arret en amont d’la relation therapeutique a l’initiative du medecin, ce dernier evoquant par ecrit ses sentiments pour justifier le retrait du soin (voir votre commentaire). Cela s’assurerait au en amont en possibilite d’une poursuite du suivi avec un confrere. Cela s’interdirait tout contact prive avec sa patiente pendant 1 delai suffisant afin que celle-ci retrouve une part d’objectivite vis-a-vis de son ancien medecin et qu’elle puisse prendre sa decision hors de le emprise psychologique [1] .
Une profession s’honore par sa determination et sa fermete face aux obligations deontologiques de ses membres. Les interdits sexuels concernant l’exercice de la medecine doivent etre inscrits dans la loi, comme le seront nos autres articles du Code de Deontologie Medicale ; ils devraient egalement etre enseignes a Notre Faculte ! Un sondage realise dans Twitter montre que moins de 5% des medecins ont recu une formation specifique a ce sujet.)